Témoignage de Danièle
Choisie depuis la fondation du monde
Je ne me rappelle pas le premier jour où j'ai cru que Dieu existait. Il doit remonter à ma petite enfance, mais je l'ignore.
Ma mère était Témoin de Jéhovah, mon père était catholique non pratiquant, mais très croyant, pro-bible et pro-juif. C'est Lui qui a nourri mon désir de recherche et mon amour de la Bible et des Juifs. Ma mère m'emmenait tout le temps chez les TDJ, et un soir, j'appris qu'on aurait la vie éternelle un jour. J'avais cinq ans, et je venais de perdre mon grand-père. Je venais d'apprendre qu'un jour je le reverrai, et que dans le futur, j'aurai la vie éternelle. Je me rappelle encore aujourd'hui de cette immense joie qui avait bondi dans mon coeur d'enfant. Quand on est rentré à la maison, j'ai couru vers mon père, et j'ai crié : "Papa, tu savais qu'on avait la vie éternelle ?" Et il me répondit en souriant : "Oui, bien sûr !" Je n'en revenais pas ! Tout le monde autour de moi était au courant d'une si merveilleuse nouvelle, et je ne comprenais pas que personne n'avait songé à m'en parler avant ! Cela me fait sourire aujourd'hui, car on fait souvent peu de cas de ce qu'un jeune enfant peut croire...
Donc, j'ai toujours cru en Dieu. Mais évidemment, mon cheminement avec Lui a été très labyrinthique. Mon chemin avec Dieu ressemble à la course-poursuite de la Sulamithe et de Son Bien-Aimé. Toujours à se chercher, souvent à se manquer de peu, mais toujours à la quête l'un de l'autre...
En grandissant, je suis devenue une TDJ assez pointue au niveau connaissance, et très vite, je me suis rendue compte des discordances entre leurs enseignements et ce qui était écrit dans la bible. Me poser des questions fait partie de ma nature, mais ce qui m'a surtout étonnée, c'est que je n'ai jamais trouvé un seul TDJ capable de répondre à mes questions avec intelligence à l'appui de la bible, ils répétaient toujours comme des perroquets les mêmes enseignements rabâchés lors des réunions, ça tournait en boucle et mes questions dérangeaient. Bref, “bon témoin de Jéhovah” ne rime pas avec “bon lecteur de la Bible”. Il fallait toujours expliquer la bible (leur Traduction du Monde Nouveau) avec leur multitude de livres humains. C'est donc parce que j'étais une témoin de Jéhovah passionnée que je suis allée jusqu'au bout de ce qu'ils enseignaient, et que finalement, il n'y avait pas grand'chose à découvrir de concret.
A 17 ans, en sortant du lycée à vélo, des Gédéons distribuaient des nouveaux testaments gratuits à tout le monde, et j'ai rangé le petit livre bleu dans ma poche arrière de jean's. A la maison, je me suis mise à lire cette version "Louis Segond", et je fus surprise de l'amour de Dieu pour les humains. Je ne me rappelais pas avoir lu ces versets dans la bible des TDJ, alors j'ai commencé à vérifier les deux versions pendant plusieurs mois, et ce qui était illisible et incompréhensible dans la version TDJ devenait clair comme de l'eau de roche dans la version Segond. Je découvrais donc avec joie le nouveau testament que j'ai lu avidement pendant des mois. Arrivée en faculté, je me procurai une Bible complète version "Jérusalem" et je continuai mes découvertes de Dieu et de Sa Parole, seule, dans ma chambre, en priant cette simple prière que je n'oublierai jamais : "Père, je ne sais plus distinguer ce qui est vrai et faux dans tout ce qu'on m'a appris pendant ma jeunesse, et je n'arrive pas à faire le tri dans la multitude des informations que j'ai reçues. Alors je veux effacer tout ce que j'ai appris, et ne garder que deux certitudes : Tu existes ! et La Bible est entièrement vraie, même si je ne la comprends pas !" A partir de cette prière, faite dans le secret de ma chambre où le Père se trouve, comme il est dit dans la Bible, mon cheminement a pris un nouveau tournant.
Quelques mois plus tard, en 1996, j'avais alors 20 ans, je suis partie en vacances chez une de mes soeurs que je ne connaissais pas car elle vivait dans le sud de la France, et qu'elle avait 18 ans de plus que moi. Là, je découvre une communauté de chrétiens évangéliques, dont mon beau-frère était le pasteur. Contrairement aux TDJ que j'avais fréquentés toute mon enfance, ils furent les seuls à répondre à mes questions en toute simplicité, notamment sur la question des juifs... Je découvre alors le sens de nombreux versets que je ne comprenais pas jusque là. Je suis restée chez eux quatre jours seulement, mais c'était très riche en conversations sur la Bible et sur Jésus. Le soir, en discutant avec ma nièce, Yasmine, qui avait mon âge, je lui demandai de me prêter sa Bible, une Thompson (c'est une bible d'étude avec concordances). Je la feuillette et je vois des versets écrits en rouge, et elle m'explique que ce sont les paroles de Jésus qui sont ainsi mises en relief. Je tombe sur ce verset : (dans Matthieu) "Jésus vint de Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s'y opposait, en disant : c'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Et Jésus, répondant, lui dit : Ne t'y oppose pas pour le moment ; car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir tout ce qui est juste. Alors il ne s'y opposa plus." Je me suis alors rendue compte que je n'étais pas baptisée au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! Je ne pouvais pas rentrer chez moi sans être baptisée ! J'en parlai à mon beau-frère, qui me dit que, d'habitude, on ne baptisait pas les personnes si vite, sans un minimum d'enseignements. Je lui répondis alors : "Philippe, dans la Bible, a rencontré un eunuque à qui il a parlé de Jésus. Et immédiatement, l'eunuque lui demanda ce qui l'empêchait d'être baptisé, et Philippe le baptisa sur le champ." Alors, mon beau-frère me baptisa le soir même. Puis je repartis chez moi, pour finir mes études. La Bible fut et resta toujours mon principal enseignant.
Je fréquentais alors différentes églises évangéliques qui se critiquaient les unes les autres, voulant m'expliquer ce que chacune avait de plus que les autres... Cela me chagrinait, et je voyais bien que cela n'avait rien à voir avec ce que Jésus nous demandait. Certaines de ces églises ont disparu, d'autres sont apparues... Un jeu de taquin bien bizarre à mes yeux. Mais dans chacune d'entre elles, assise sur leur banc, je demandais à Jésus ce qu'il en pensait, et à chaque fois, il me disait : "Ici aussi, Je suis." Et toutes ces années, je ne me suis jamais sentie "attachée" à une église ou à une dénomination car, bien que Jésus m'avait dit qu'Il s'y trouvait, je L'ai aussi toujours vu assis à mes côtés, et jamais en train de nous enseigner. Jésus était comme un invité invisible à toutes ces églises qui parlaient de Lui, sans même savoir ce qu'Il en pensait ou ce qu'Il aurait aimé nous dire. Tandis que, dans ma chambre, avec ma Bible et la prière, de nombreuses explications m'étaient données, je ressentais Son amour pour moi, et j'apprenais à Lui dire mon amour, en m'inspirant des paroles du Cantique des Cantiques, et des Psaumes. Je découvrais avec Jésus une relation personnelle, intime, bien plus concrète que tout ce que les églises faisaient, avec leurs orchestres bruyants, et leurs grands moments de prières visibles sur le devant de la scène, etc... J'assistais à de grands spectacles à l'église, mais je vivais un quotidien plus concret avec Jésus chez moi, bien plus difficile à gérer que ma position assise sur les bancs de l'église.
J'ai, à ce moment-là, rencontré l'homme que Dieu avait créé pour moi avant la fondation du monde, comme il est dit dans la Bible, et j'en parlais à l'église de mon beau-frère dans le midi. Mais, avec force détails et explications, on me convainquit de le quitter car il n'était pas évangélique. Prête à tout pour Dieu, pensant que c'était Sa Volonté, je quittais Jean-Michel, tombant peu à peu dans une dépression qui dura des années. (Je tiens à dire, aujourd'hui, que j'ai pardonné à cette église ce qu'elle m'avait poussé à faire. D'ailleurs, il y a quelques semaines, ma soeur du midi m'a demandé pardon pour cela... Amen)
Décrochant mon diplôme de prof, je commençais ma "vie active" assez dégoutée des églises... J'étais alors très perplexe sur ce qu'elles disaient et me demandaient de faire... Je n'arrivais plus à distinguer la Volonté de Dieu à mon égard, tout devenait confus. J'ai alors fait un choix atroce, et j'ai vécu une relation morbide et désastreuse qui faillit me coûter la vie. C'est alors que j'ai vécu la seule période de ma vie pendant laquelle je n'ai plus voulu croire en Dieu. En 2001, j'ai dit au-revoir à Dieu ainsi : "J'ai quitté Jean-Michel par amour pour Toi, en pensant que c'était Ta Volonté. Aujourd'hui, je me laisse mourir de chagrin et de peur dès le réveil jusqu'au coucher. Ca ne peut pas venir de Toi ! C'est donc que Tu n'existes pas ! Je ne Te parlerai plus jamais ! Et si Tu existes, alors prouve-le moi, en me rendant Jean-Michel !" Et je n'ai plus parlé à Dieu... Cela a duré six mois. Six mois plus tard, en une seule nuit, Dieu m'a délivrée de l'enfer que je vivais et m'a rendu Jean-Michel !
Nous avons aujourd'hui un petit garçon de cinq ans et demi. Nous sommes tous les trois des disciples du Seigneur Jésus-Christ. Nous n'avons aucune religion ni église humaine, car nous sommes l'Eglise de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est Lui qui décide et qui bâtit son Eglise, et non pas nous et notre volonté.
La suite de l'histoire ? C'est Jésus qui conduit. Mais je sais que "les hauts et les bas" que j'ai vécus ne venaient que de moi, et de mon éloignement de Dieu. C'est toujours mouvementé quand ce n'est pas Dieu qui conduit. J'apprends aujourd'hui à L'écouter, à Le voir, à me montrer ce que je dois faire... "Je fais ce que je vois faire au Père" devient ma ligne de conduite journalière, du moins, j'essaie. J'ai débuté un blog expliquant ce que je vis au jour le jour, car la vie avec Jésus est en perpétuel mouvement, rien n'est figé. Je viens de Lui, je retourne à Lui. Nous formons une alliance. Voici mon témoignage. Il est long, car ce témoignage a 33 ans ! Il semble inachevé, car il l'est... La vie avec Lui continue. A suivre !
Danièle, appelée aussi "Clochette"
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